Episode 52 - La Saucisse dans la meute au City 2 Surf
Un épisode où l’on parle beaucoup d’animaux : d’ourse brune – rien à voir avec « Petit Ours Brun », rassurez-vous -, de Wallabies – ces cousins mini-format des kangourous –, de chien – enfin en l’occurrence, c’est surtout de l’enfoiré qui a piraté ma carte bancaire dont on parle… et aussi de gazelle – puisque c’est l’animal que j’ai décidé d’incarner lors de mon retour au City 2 Surf cette année et puis surtout ma rencontre avec le John Howard, le chimpanzé de Bennelong : une révélation !
La chanson de la semaine : « Love me like the world is ending » de Ben Lee. Impossible de mettre la main sur le clip, vu que l’album ne sort que le 15 août. Cela dit, vous pouvez écouter cette belle chanson en live sur le plateau de Sunrise avec un peu de talk très australien à la fin de la chanson. Spéciale dédicace à Vincent parce que je sais qu’il aime beaucoup…
Par contre, vous connaissez peut-être cette chanson – « Catch my disease » – qui a été un succès incontesté en Australie et qui est carrément le genre à ne pas vous quitter la tête pour la journée !
Le mot de la semaine : « Crew cut »
Il est possible, si vous restez un bon moment en Australie, que vous ayez besoin d’aller chez le coiffeur. Oui, ça peut arriver, même aux meilleurs d’entre-nous ! Juste un petit conseil, n’écoutez jamais ce que disent les autres, parce que vu comme ils sont coiffés, vous risquez de finir comme eux ! Mon conseil est plutôt de regarder la coupe du coiffeur, c’est un meilleur indicatif !!! Bref, en anglais, une coupe de cheveux se dit « Cut » ou « Haircut ». Lorsque vos allez chez le coiffeur en Australie, vous pouvez voir que la « Crew cut » est moins chère que la « Cut ». Alors qu’est-ce que c’est ?! Une « Crew cut » est une coupe qui est courte sur la nuque et les côtés. C’est pour cette raison que le prix est moins que la « Cut », vu qu’il y a moins de cheveux à enlever ! Bon courage !!!
Bonjour à tous,
J’ai été un peu triste en ce début de semaine. Triste d’apprendre le décès du Cardinal Lustiger. Je ne l’ai jamais rencontré et pourtant je le trouvais extrêmement sympathique. J’ai assisté à beaucoup de messes dans ma vie, dans des endroits très différents, mais c’est une des siennes qui m’a le plus marqué. C’était le jour de Pâques, il pleuvait énormément. J’etais seul et je ne savais pas trop où aller, et puis j’ai décidé d’assister à la messe à Notre Dame de Paris. Quelle idée, me direz-vous ?! C’est vrai que la cathédrale était pleine à craquer. Mais j’avais prévu mon coup. J’étais arrivé une heure en avance pour être sûr d’avoir un siège dans l’église. J’ai eu du flair parce que je me souviens avoir mis pas mal de temps pour rentrer et me rapprocher autant que possible du chœur. J’ai attendu patiemment la fin de la messe précédente et quand les fidèles sont sortis, j’avais une place de choix dans les 3 premiers rangs ! Jamais une messe n’avait été aussi merveilleuse. Une chorale extraordinaire, avec un programme classique magnifique. Mais le centre de l’attention c’était cet homme tout simple en apparence et pourtant si important – il était quand même Cardinal –, et il m’a bouleversé ! Il parlait à tous les fidèles et j’avais l’impression s’adressait à moi. Il a regardé dans ma direction à de multiples reprises, comme il a dû le faire à d’autres des milliers de fois et je croyais qu’il me comprenait… Pour moi aussi il représente beaucoup de choses : l’unité entre juifs et catholiques, le dialogue et la Paix, et il va beaucoup nous manquer. S’il n’avait pas été aussi malade, il aurait mérité d’être notre Pape !
C’est très triste de perdre un personnage aussi important. Par contre, je ne suis pas sûr que beaucoup de gens sont tristes de la disparition de l’ourse Franska, et même chez ses défenseurs ?! C’est marrant parce que l’autre jour j’avais justement proposé à mes étudiantes du groupe Genève, de discuter de la controverse autour de ce plantigrade : le fait qu’elle ait soi-disant 17 ans au lie de 7, qu’elle soit ménopausée, qu’elle ait déjà dévoré plus de 100 brebis... Certes, elle ne faisait pas l’unanimité, mais au moins maintenant le problème est réglé ! Enfin, jusqu’à ce que le gouvernement ne décide de réintroduire un autre ours dans les Pyrénées et que l’histoire se répète invariablement. C’est un sujet qui a beaucoup intéressé mes étudiantes qui ne comprennent pas pourquoi le gouvernement français a décidé de réintroduire des ours dans les Pyrénées. Peut-être pourriez-vous m’en donner une raison ?!
Vous devez le savoir maintenant, la Coupe du monde de Rugby avance à grands pas et il reste moins d’un mois avant le match d’ouverture. Les choses s’activent en Australie, mais je trouve que l’on n’en parle pas beaucoup, du moins pas assez. C’est quand même le 3ème événement sportif de la planète et il aura lieu dans mon beau pays : la France !!! C’est bizarre parce que même le site de Sky News ne parle pas de l’équipe d’Australie. Cela dit, j’ai ma petite news personnelle et je vous annonce que si vous êtes à Sydney dans les prochaines semaines, vous pourrez voir les Wallabies – le XV australien – s’entraîner pour leur dernière séance publique au Coogee Oval le 20 août 2007 de 15h00 à 16h30. Je sens que je vais aller y faire un tour histoire de glaner quelques photos pour vous. Ça vous dit ?
Tant que j’y suis, j’en profite pour féliciter les joueurs de l’équipe de France de Rugby pour leur exploit à Twickenham ce week-end, au cas où l’un d’entre eux lirait ce blog !!! J’ai vu leur hymne pour la coupe du monde sur YouTube, je n’ai rien compris à la chanson. Ils ont voulu copier une sorte de haka néo-zélandais et du coup, c’est inaudible !
Jeudi matin, il ne se passait rien dans mon monde. Je me suis réveillé comme tous les jours, me demandant ce que ma vie était en train de devenir et surtout ce que j’allais faire d’excitant dans la journée… et puis en ouvrant ma boîte e-mail, je découvre un courrier que Maman vient de recevoir. C’est une lettre de ma banque alarmée de voir qu’en l’espace de 10 minutes, le 2 août dernier, j’ai essayé de m’offrir la planète en utilisant ma carte bancaire ! Oups ! Evidemment, ce n’était pas moi, mais un petit malin qui a essayé de me voler mon fric – c'est-à-dire pas grand-chose, heureusement ! J’ai alors compris que ma journée allait être partagée entre l’envie de pleurer et celle de retrouver cette ordure et lui faire la peau ! C’est quand même bizarre que quelqu’un ait réussi à obtenir mon numéro de carte bancaire et le code de sécurité qui y figure au dos. Ce qui est encore plus bizarre, c’est que je ne commande pratiquement jamais rien sur Internet et que les seuls sites sur lesquels je le fais sont Amazon ou e-Bay, donc a priori des gens ultra sérieux. Ensuite, la dernière fois que j’ai utilisé ma carte, c’était à Toulouse il y a plus de 2 mois, dans la fameuse boutique Kenzo – vous vous souvenez ?! Donc je me demande vraiment comment cela a pu arriver. Bref, j’ai quand même pu contacter ma banque, faire opposition à ma carte, et régler le problème. Par chance, le manque manifeste de fonds sur mon compte a amené la banque à refuser systématiquement toutes les transactions demandées, ce qui ne devrait poser aucun problème. Dans mon malheur, j’ai eu pas mal de chance en fin de compte. J’ai une assurance en cas d’opposition de la carte. J’en ai aussi une autre au cas où ma carte serait utilisée de manière frauduleuse ; et dire que je voulais les annuler avant de partir ! Le seul petit point négatif que je trouve à toute cette histoire, c’est que le service des cartes n’est pas ouvert 24 heures sur 24 et qu’il a fallu que j’attende que leur standard ouvre à 8h30 ! Plus de peur que de mal finalement.
Le reste de la semaine a été consacré exclusivement à la préparation du City 2 Surf. Ceux qui n’étaient pas connectés sur le blog l’an passé ne savent peut-être pas ce qu’est le City 2 Surf, je les invite donc à lire l’épisode 11 dans lequel je raconte cette incroyable mésaventure, et à faire un petit tour sur le site officiel (http://city2surf.sunherald.com.au/). Cette année, je m’étais mis dans l’idée que j’allais me préparer, que j’allais faire du sport pendant les 2 mois précédents la course, histoire d’améliorer mon temps de l’an passé… mais tout ne s’est pas produit comme prévu ! Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais la veille de la course 2006, j’avais fait une balade en ville en tongue et je m’étais flambé les pieds… et bien j’ai refait la même chose cette année, 2 jours avant !!! C’est pas possible d’être aussi idiot quand même ! Non, mais franchement, je ne sais pas comment j’ai pu être aussi bête ?! Je voulais faire plaisir à Mark et Brie Van de Kamp avait pris possession de mon corps comme jamais, alors j’avais fait un ménage de fou. Par contre, pas du tout la classe habituelle de la vraie Bree Van de Kamp, non pas du tout : pas de serre-tête – en même temps, je n’en ai jamais mis à vrai dire – pas de pull jacquard, pas de gants multicolores… mais un jogging gris sale, un t-shirt délavé et une paire de tongues ! Ce pauvre Gianni Versace doit se retourner dans sa tombe ! J’étais une vraie tornade blanche, à nettoyer, briquer, lustrer, astiquer même des trucs que je n’avais jamais fait avant, et dans l’excitation je me suis blessé les pieds. Je vous rassure, ce n’était pas pire que l’an passé, mais il y avait quelques rougeurs quand même. Je ne comprends pas pourquoi je n’ai toujours pas jeté cette paire de satanées tongues ?!
Je disais donc que le week-end avait été consacré à la préparation du City 2 Surf ; vous l’avez compris, la préparation a surtout été mentale : imaginer s’il y aurait la possibilité de faire un Top 5 de surfeurs une fois arrivé à Bondi, choisir la tenue adéquate pour faire la course et rester hyper fashion, réfléchir aux photos à prendre pour mettre sur le blog… enfin, une préparation mentale de champion, quoi ! Je suis sûr que les joueurs de l’équipe de France de Rugby font pareil avant une finale de Coupe du Monde, non ?!
Dimanche matin, branle-bas de combat. Levés au petit jour, bon petit déjeuner diététique préparé par Mark, avec du lait, de glace vanille, des céréales, du miel et des fruits, le tout mixé dans un blender et servi dans un verre énorme. Difficile de boire à la paille parce que les pétales de Kellogg’s Corn Flakes, ça a du mal à passer dans la paille… Ensuite, repassage de la tenue de ma tenue de gala/course. Mark était trop jaloux de ma casquette parce que j’avais mis la visière dans un mug toute la nuit pour qu’elle ait une belle forme ! Je rigole pas moi !!! Je portais donc un panta-court en lin Dolce & Gabbana, un polo CMC Markets – j’étais pas super enchanté de porte ça, mais comme c’est la boîte de Mark qui a payé mon inscription il fallait bien que je leur fasse de la pub, non ? – et une petite paire de Nike assorties ! Sans oublier ma superbe casquette et ma protection solaire 40. J’étais au top. Je me voyais déjà en haut de l’affiche… enfin au moins arriver à Bondi.
Cette année, l’organisation de la plus grande course à pied chronométrée au monde n’était pas à la hauteur de l’événement. Je n’avais pas mon dossard et j’ai dû attendre pendant une plombe avec la moitié des participants, au moins, pour qu’on m’en donne un autre !
Le groupe dans lequel nous étions, Mark et moi, était le dernier à partir, environ 30 minutes après le 1er départ. Nous avons donc eu le temps d’apercevoir au loin les premiers participants, c’est-à-dire les coureurs professionnels, ceux qui font ça pour la gagne et qui en général ne restent pas sur la plage une fois la course finie. Nous étions du côté de St Mary’s Cathedral. Dans notre groupe, l’ambiance était bonne et les looks complètement fous : perruques fluorescentes, déguisement excentriques, associations de couleurs assez originales… très sympa mis à part une forte odeur de pied ! Il semblerait donc que certains aient décidé d’utiliser des chaussettes sales pour se sentir mieux dans leurs baskets ; après tout, ça les regarde, non ?! Après une longue attente, le 4ème coup de pistolet retentit et nous avançons doucement vers le point de départ de la course. C’est parti !
Les premiers kilomètres se sont plutôt bien passés. La descente de William Street, le tunnel de Kings Cross, mais arrivés à Double Bay, Mark me dit qu’il commence à avoir mal aux jambes. Moi aussi j’avais un peu mal aux jambes, mais je ne disais rien. Il me dit aussi que si nous continuons jusqu’à Rose Bay, nous pourrons prendre un raccourci qui nous mènera directement à Bondi… Il m’explique qu’il a plus envie de passer du bon temps sur la plage que de se tuer à faire ces 14 kilomètres à pied, et honnêtement, je ne lui jette pas la pierre, vu que la dernière fois que nous avons marché une distance équivalente, c’était dans le noir et dans le froid après nous être embourbés à Menindee ! (Voir épisode 44) Sans parler de l’édition 2006 du City 2 Surf où nous avons mis près d’une semaine à nous remettre.
Nous n’avions pas l’intention de tricher. Nous ne voulions pas passer la ligne d’arrivée, juste faire un petit détour et rejoindre les autres sur la plage. Et bien, après 5 kilomètres de course, c’est ce que nous avons fait ! J’ai un peu honte quand même. J’étais motivé. Je voulais y arriver cette fois. Je voulais me forcer un peu plus et essayer de me dépasser, mais quand Mark a proposé l’alternative, je n’ai pas dit non… Le raccourci nous a pris environ 20 minutes et nous a fait gagner 2 heures ! Arrivés sur Campbell Parade, la fameuse rue de Bondi, nous avons vu tous ces coureurs qui se dirigeaient vers la ligne d’arrivée et dans un élan de fierté sportive, nous avons décidé de nous joindre à eux pour parcourir les derniers mètres de course… et nous avons passé la ligne d’arrivée comme si nous avions fait les 14 kilomètres de l’épreuve !
J’ai trop honte parce que j’ai triché. J’ai vraiment honte, mais d’un autre côté, j’étais content parce que je n’étais ni essoufflé, ni épuisé et que sur la caméra de la vidéo finish, j’aurais l’air vraiment bien ! Pour ma 2ème et peut-être dernière participation à cette course, je ne peux pas dire que j’ai accompli quoi que ce soit. Aujourd’hui j’écris et je n’éprouve aucune satisfaction à ce que j’ai fait. C’est dommage. Je suis déçu…
A notre arrivée, la plage était bondée. Comme l’an passé, deux immenses tentes étaient disposées sur la plage et avaient été réservées par les plus grandes entreprises de Sydney. Chaque banque ou entreprise financière avait son espace, ses tables, ses serveurs, ses masseurs… la grande classe ! La tente de CMC Markets n’était pas vraiment comme la fois précédente. Certes, il y avait 3 masseuses, mais le traiteur n’était carrément pas à la hauteur. On nous a proposé des saucisses et des oignons frits avec une salade de pomme de terre et de la mayonnaise, le tout en self-service ! Pas convaincant alors que la dernière fois, c’était service à table avec fruits de mers, salades composées et bons vins. Enfin, ce n’est pas grave. Le principal c’était de retrouver tout le monde, et figurez-vous que j’ai déjeuné à côté de mon ami… le rôteur !!! Trop drôle. En tout cas, il semblait avoir couru toute la course et il était déjà là quand Mark et moi sommes arrivés, je suis trop dégoûté !
L’après-midi s’est super bien passée. Il faisait très beau. Le soleil était au rendez-vous. Figurez-vous que depuis 37 ans que cette course est organisée, il n’a jamais plu le jour du City 2 Surf. Exceptionnel, non ?! Il faisait très beau, mais pas chaud. Un petit vent marin soufflait légèrement et a considérablement rafraichi l’atmosphère. 21°C pour un 12 août – c’est comme s’il faisait la même température à Nice le 12 mars – c’est quand même pas mal. Le seul souci, c’est qu’avec une telle température, on n’a pas l’impression que le soleil est là, et on ne sent pas que la peau brûle ! Pas de problème pour moi – vu que j’avais mis de la crème –, mais Mark est tout rouge et il a eu chaud toute la nuit… Maman va encore me dire : « Tu aurais dû lui dire de se mettre de la crème ! » et je vais répondre qu’il a 37 ans, qu’il est assez grand pour savoir ce qu’il doit faire, et que ça aurait été très embarrassant d’aller lui dire devant ses collègues de bureau de se protéger le visage !
La fête battait son plein quand je vois arriver près de moi une personnalité australienne plutôt familière. Je fixe un peu pour être bien sûr que je ne rêve pas… C’est John Howard, le Premier Ministre australien ! Il est venu apporter son soutien aux participants du City 2 Surf. Il s’approche de plus en plus et me rends alors compte qu’il s’agit en fait d’un comédien qui s’est déguisé et qui l’imite à la perfection ! Je ne résiste pas à l’envie de me faire photographier avec lui. Après tout, ce sera sûrement la seule et unique fois de ma vie d’être vu en sa compagnie !
Voilà ma dernière aventure australienne. Mark a pris 2 jours de congés pour se reposer et faire un méga nettoyage de printemps que je lui demande depuis au moins un an ! Samedi, je l’ai aidé à trier ses chemises, ses pantalons et tout ce que je veux qu’il donne au Secours Catholique – ici, c’est la Société de Saint-Vincent de Paul qui s’en occupe – et il a encore tous ses gadgets électroniques à ranger, donc pas mal de boulot en perspective.
Gros bisous à tous. Merci pour votre fidélité et pour les nombreux commentaires que j’ai reçus la semaine passée. Ça fait chaud au cœur et ça donne envie de continuer. Je suis aussi en train de plancher sur une nouvelle mise en page du blog, sur les conseils de Laurent… donc plein de projets en cours.
Bonnes vacances à vous tous.
A la semaine prochaine.
Arno
P.S. : On se quitte avec une pub australienne pour le café que j’adore – même si je ne bois jamais de café ! –, ça change de la bière, vous ne croyez pas ?!
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